Parler avec les autres : toujours simple? Non, en fait c’est souvent compliqué d’entrer en contact avec les autres. Avec la multiplication des méthodes virtuelles, on dirait qu’on perd la twist de discuter de vive voix avec nos semblables. Avec Internet, on communique avec les autres quand ça nous tente, on prend des raccourcis, on a moins de filtres, car on ne voit pas la réaction de l’autre. Il est donc parfois difficile de se ramener dans la « réalité ». Pour les plus timides d’entre nous, Internet est une belle façon de nous dégêner. Par contre, puisque les occasions sont multiples de discuter en face à face, je vais te donner quelques trucs pour t’aider à communiquer efficacement avec les autres. Cet article est utile pour tous, car à force de vivre on prend de mauvais plis dans nos interactions sociales.

1- Parler au je

Fais l’exercice prochainement : écoute une discussion qui dégénère. Tu remarqueras que le point central de pratiquement toutes les conversations enflammées est la présence du «tu». «Tu ne fais jamais rien dans la maison.» «Tu ne peux pas faire ça.»«Tu m’énerves!» «Tu crois que tu as toujours raison.»… Le «tu» est attaquant. Il est donc mieux de privilégier le «je» dans nos interactions avec les autres. Exprime plutôt ce que tu ressens, ce qui te dérange et ce que tu aimerais. Ça risque d’être beaucoup mieux reçu et la personne va être plus réceptive à prendre en compte ton commentaire que si elle se sent attaquée. «J’aimerais que tu m’aides plus dans la maison, car je me sens surchargée avec les responsabilités.» «Je me sens blessée quand tu fais telle chose.» «Je suis fâchée par ce que tu me dis présentement.» «J’ai l’impression que mon avis ne compte pas quand on discute ensemble.»Sur le coup de l’émotion, parler au «je» peut être difficile. C’est donc un défi de tous les jours! 🙂

2-Les conseils ne sont pas toujours les bienvenus

On se permet souvent de donner notre avis aux autres. On veut bien faire. On a du vécu dans quelque chose, donc on veut le faire partager aux autres. Qu’est-ce qu’il y a de mal à ça? En fait, le problème est que chaque personne vit les choses différemment et veut faire ses propres expériences. Tes valeurs et tes principes de vie font de toi la personne que tu es. Tes conseils en sont teintés, donc qui dit que tes conseils vont réellement aider quelqu’un qui voit la vie différemment. Tu juges qu’à l’achat d’une maison, tu devrais avoir un coussin de 10000$ pour les imprévus ou que les enfants devraient se coucher avant 21h? On peut le penser, mais est-ce qu’on doit le dire? Non, je ne crois pas. On devrait offrir nos conseils aux personnes qui nous le demandent. Sinon, les conseils ne sont pas les bienvenus. Qui dit que la personne a envie d’avoir ton conseil? Pense à ça la prochaine fois que tu auras envie de dire à ton amie qu’elle devrait interdire la suce à son enfant ou qu’elle devrait laisser son chum. Attends qu’elle te demande ton avis. 😉

3-Être attentif au non verbal

Quand on parle à quelqu’un, le non verbal est très important. On peut y déceler de précieuses informations. Est-ce que la personne est irritée par ce qu’on dit? Est-ce qu’elle est concentrée ou intéressée par notre discussion? C’est également une excellente façon de savoir si on la dérange. On a tous vécu une rencontre inattendue avec une vieille connaissance à la banque ou à l’épicerie. On commence à jaser puis après un moment on se demande si la personne avait le temps de nous parler. Son langage non verbal peut nous en indiquer beaucoup. Elle n’arrête pas de bouger, elle regarde ailleurs, elle ne nous regarde pas dans les yeux, etc. Il faut être à l’affût de ces signes, car la personne n’est pas toujours à l’aise de nous dire qu’elle n’a pas le temps. Cela peut s’avérer utile aussi avec une collègue au travail quand on s’accote sur le bord de la porte. Le non verbal est un outil indispensable en communication!

4- Avoir une bonne écoute

On aime parler. Avec des amis ou en famille, on a tous eu des conversations qu’on a pris plaisir à éterniser. Il faut s’assurer d’être capable de laisser de la place aux autres et d’écouter ce qu’ils ont à dire même si la tentation est forte de reparler de soi. On ne se rend pas toujours compte qu’on coupe la parole aux autres ou qu’on ne leur laisse pas finir leur histoire. Avoir une bonne écoute est une habileté indispensable à développer.

5-Poser des questions

Les gens aiment qu’on leur pose des questions. Ils se sentent importants et ils perçoivent que leurs histoires intéressent réellement les autres. Cela permet aussi aux personnes plus réservées de prendre leur place dans un groupe. On ne se rend pas toujours compte de l’impact qu’on peut avoir sur autrui, mais de donner de l’importance à une personne à un moment précis peut lui donner beaucoup plus qu’on pense. Quand on s’intéresse à nous, on se sent mieux dans notre peau. Poser des questions permet aussi d’entrer en contact avec des gens qu’on connaît peu. Je ne vois réellement aucun point négatif à poser des questions intéressées aux autres. 🙂

6-Accepter ses émotions et celles des autres

On est souvent mal à l’aise avec les émotions des autres. Une personne est fâchée, on n’est pas bien. Elle pleure, on cherche à la faire arrêter. Les émotions « négatives » sont mal perçues dans notre société et on a appris assez tôt à les bannir surtout en public. Je travaille moi-même beaucoup à les accepter plus. Mais les émotions sont normales! Si on est en discussion avec quelqu’un et que celle-ci pleure, on essaie de tolérer ça même si on est mal à l’aise. La personne a besoin de sortir le trop-plein. Puis, nous, plus on va être en contact avec des émotions, plus on va être bons pour les gérer.

7- Être prêt à entendre l’autre dans une dispute

Quand on a un reproche à faire, on tient rarement compte du fait que la personne peut avoir elle aussi quelque chose à nous dire. On lui dit comment on se sent (en parlant au je! Tu apprends vite! 😉 ) et on se sent mieux par la suite. Par contre, ce n’est pas rare que la personne ait envie de s’expliquer ou d’exprimer une insatisfaction aussi. Il faut donc tenir compte de cela quand on s’exprime. L’autre personne peut avoir quelque chose à nous dire. Vaut mieux être prête à cette éventualité et laisser de la place à cette discussion.

8-Choisir le bon moment pour communiquer

Tu as quelque chose à dire à ton chum, mais il écoute le hockey? Ce n’est peut-être pas le bon moment pour lui dire, à moins que tu aies besoin de son accord pour rénover la cuisine 😛 Sans blague, il vaut toujours mieux choisir le moment approprié pour soi et pour l’autre pour discuter de quelque chose d’important. On ne peut pas reprocher à l’autre qu’elle ne nous écoute pas si on choisit le moment où elle fait le souper, tout en aidant le plus jeune à faire ses devoirs et répondre à la porte qui sonne. Il faut accepter que le moment est peut-être mal choisi. Si tu as une conversation importante à avoir avec une personne, choisi un moment approprié et un lieu propice.

9-Faire attention à son ton de voix

Sans le vouloir, on utilise parfois un ton de voix qui peut blesser les autres. Notre voix peut laisser sous-entendre un jugement, une impatience ou une frustration. Il faut donc faire attention quand on communique avec les autres. Vaut mieux dire de vive voix à l’autre notre frustration plutôt que la personne la sente dans notre voix. Ça risque de mieux passer.

10-Utiliser l’humour

L’humour a plusieurs utilités en communication. D’abord, elle permet de créer une ambiance agréable. Ensuite, elle aide à dédramatiser des situations conflictuelles et à briser des malaises. Elle peut aussi remonter le moral à une personne qui vit des difficultés. Elle rend aussi les apprentissages plus agréables. On devrait en saupoudrer un peu partout.

Quel truc te sert le plus en communication? Écris-le dans les commentaires 🙂

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