J’ai envie de te partager une réflexion que j’ai de temps en temps en lien avec mon blogue : peut-on exprimer notre malheur ponctuel? Avoir un blogue sur le bonheur m’amène à avoir l’étiquette de fille heureuse et parfois celle-ci me casse un peu la tête. Je me suis souvent posé la question à savoir si je pouvais dire que j’ai eu une mauvaise journée, que je suis triste ou peu importe, sans pour autant perdre «ma crédibilité» de fille qui vise le bonheur. Ça, ça m’a amenée à élargir ma réflexion. Et si c’était maintenant impossible de dire qu’on ne va pas bien?
Les médias sociaux : du beau, juste du beau!
Avec Facebook, Instagram et compagnie, on en vient à se créer une image, quasi une réputation. Cette fille-là est constamment sur le party, celle-ci est une bonne mère, celle-là est politisée… Tout ça basé uniquement sur des photos, commentaires, articles publiés, etc. On en vient à voir que tout le monde est beau et heureux. Mais qu’est-ce qui se passe quand on ne va pas bien? Est-ce qu’on peut l’inscrire sur Facebook? Est-ce qu’il y a une place pour ça? Ce n’est pas vraiment accepté. On reçoit rarement le soutien voulu ou sinon il vient de notre entourage très très immédiat. Malheureusement, les gens n’ont pas envie de voir que tu as passé une mauvaise journée. Il est donc faux de dire que ton profil te décrit, puisqu’il ne touche qu’une petite partie de toi. C’est donc un peu fake!
Ça va?
La fameuse phrase «Ça va?» nous laisse croire qu’on peut dire comment on se sent. Mais, celle-ci est aussi fausse que ton profil Facebook. Est-ce déjà arrivé que tu aies dit non à cette phrase commune? Est-ce déjà arrivé que quelqu’un t’ait répondu qu’il n’allait pas bien? On est comme mal à l’aise. Je me souviens encore de la dernière fois qu’on m’a répondu «non». C’était un homme que je connais peu. Même si j’ai des aptitudes en relation d’aide, j’ai complètement figée. Je ne m’attendais pas à ça, et le contexte était peu propice à la discussion personnelle. On pose la question, mais on ne veut pas vraiment entendre la réponse.
La pression du bonheur
Cette réflexion m’a amenée à comprendre que nous vivons dans une société où être heureux peut être anxiogène de temps en temps. Quelle est notre définition du bonheur? Malheureusement, notre définition vient souvent de ce que les autres projettent. Il semble si heureux avec son bébé de quelques mois! Ce qu’on ne sait pas c’est qu’il n’a pas dormi de la nuit et que cinq minutes après la photo le bébé a vomi sur son chandail. Puis, sa blonde s’est fâchée après lui pour une niaiserie. Tout ça, on ne le voit pas, donc ça n’existe pas vraiment pour nous. Tout ce qu’on voit c’est une façade, une image des gens. Ça nous amène à vouloir atteindre ce standard de bonheur sans jamais y arriver. C’est impossible puisqu’il n’est pas comme on l’imagine. Tout ça parce qu’on n’a pas le revers de la médaille, qu’il nous manque des informations. On veut atteindre quelque chose d’impossible et d’irréel.
La mauvaise journée
Peut-on vivre une mauvaise journée? J’ai l’impression qu’on ne peut plus vraiment. Souviens-toi de la dernière fois où c’est arrivé. Qu’est-ce qui s’est passé? Ta mère a essayé de trouver une solution à ton problème. Ton amie t’a suggéré de voir le côté positif de la situation. Ton chum t’a dit d’oublier ça. Alors que tout ce que tu avais besoin c’était de ventiler sur le fait que tu as eu une journée de ***. On n’est pas super à l’aise avec le fait de voir les gens de notre entourage malheureux. On veut que tout le monde soit toujours heureux. Mais est-ce une si bonne idée?
L’importance du malheur
Il y a un proverbe qui dit que pour être heureux, il faut avoir été malheureux. Il faut connaître la sensation du malheur pour apprécier le bonheur. J’adhère pas mal à cette vision-là. Mes journées de pur bonheur l’ont été puisque j’ai compris la valeur du bonheur grâce aux expériences négatives que j’ai vécues. Qu’est-ce qui fait que j’apprécie autant les soirées entre amies? Il y a une partie de la réponse qui vient du fait que je vis parfois des moments où je me sens vraiment seule. Qu’est-ce qui fait que mes réussites ont une si grande valeur? C’est grâce aux échecs que j’ai eus. Quel goût aurait la victoire si on ne travaillait pas fort pour l’obtenir? Qu’on n’échouait jamais? Imagine que soudainement tout allait toujours bien. Pas d’échec, pas de difficultés, pas d’argumentations. Juste des sourires, des réussites, des bonnes surprises, etc. Sur le coup, ça a l’air génial, mais c’est plutôt dangereux. Non seulement la vie deviendrait monotone, mais en plus, au bout d’un moment, on ne remarquerait plus les sourires, les réussites, les compliments, etc. Ça deviendrait ça ton quotidien. Toujours la même chose. Oui très agréable, mais plus aussi significative. On s’habituerait tellement qu’on ne le verrait plus.
Une petite place pour le malheur
J’ai donc envie de te dire de faire une place au malheur dans ta vie. Il a son utilité tout comme le bonheur. Accepte qu’il fasse partie de toi et qu’il puisse faire partie des autres autour de toi. Ce n’est pas le démon. Parler de nos petits malheurs sans s’apitoyer aide à les accepter et à diminuer cette fameuse pression liée au fait d’atteindre le bonheur parfait à tout prix. En parler démontre qu’on est humain comme tout le monde. Ça fait du bien de voir qu’on n’est pas seul à vivre ça. Personne n’a une vie parfaite où tout est rose. Ce n’est vraiment pas un signe de faiblesse de vivre des mauvaises journées. En fait, c’est plutôt une force qui te sera utile au moment de reconnaître les bonheurs qui se présenteront dans ta vie.
Qu’est-ce que tu en penses? As-tu l’impression qu’on doit toujours être heureuse?
Difficile de me décrire en peu de mots… Un brin de folie, une parcelle de joie de vivre, une curiosité démesurée et une volonté d’aider pourraient me décrire rapidement. Bachelière en travail social, j’ai eu envie de sortir des sentiers battus et de créer mon propre chemin. C’est ainsi qu’est né Leader du bonheur, un blogue qui met de l’avant notre possibilité comme femme de nous réaliser et de créer notre petit bonheur. J’y travaille tous les jours et j’ai le goût qu’on vive tout ça ensemble via le blogue et la page Facebook. Sur ce site, tu retrouveras une grosse partie de moi : de la folie, une volonté de se donner la force de réussir, une curiosité de découvrir (découverte de soi, mais également découverte d’une multitude d’activités!!) et du partage en masse! Participe et amuse-toi!
Annick Beauchemin ♥