Aujourd’hui, j’ai envie de te parler de notre rapport à la maladie. Je sais que ce ne sera pas mon article le plus populaire : les gens n’aiment pas entendre parler de ça. Jusqu’à il y a longtemps, je ne voulais pas entendre parler de ça. Comme si le fait d’aborder le sujet allait amener la maladie jusqu’à moi. J’ai encore ce vieux réflexe de temps en temps quand il y a des reportages à la télé, des articles, etc. Ça me fait peur et ça vient me chercher comme jamais. On dirait que la maladie est cachée sournoisement dans un coin et attend de piéger quelqu’un et ça me fout la chienne.
Dernièrement, j’apprends à l’apprivoiser autrement. J’ai été malade en décembre dernier. Quelque chose qui, avoir été malchanceuse, aurait pu me tuer. Et ça m’a fait comprendre la valeur de la vie. C’est toujours un peu con. On attend d’être malade pour se rendre compte qu’on peut foncer dans la vie. Mais bon… Tout ça pour dire que ça a été l’élément déclencheur pour moi pour me mettre à rêver et à vouloir me créer une vie à mon image. Partir à mon compte a découlé de là.
Je vois deux effets à la maladie et c’est là qu’il faut choisir. Le premier effet amène une certaine forme d’apitoiement qui t’amène à maudire la vie. Mon voisin est là-dedans. Il n’a pas une maladie dégénérative, loin de là. Je ne le juge pas, mais je ne comprends pas. Qu’est-ce qu’on attend quand on est dans cet état là? La maladie devient un prétexte pour ne plus rien faire, s’empêcher de vivre. On voudrait prendre des marches, mais on est malade. On voudrait rencontrer des gens, mais on est malade. C’est comme si on la laissait gagner. Qu’est-ce qui reste dans ce temps là? Attendre sa mort? Autant j’ai de la peine pour lui, autant j’ai une frustration intérieure pour tous ceux qui sont partis trop tôt sans pouvoir en profiter assez.
Le deuxième effet est une sorte de force intérieure qui t’amène à vivre à 100%. C’est le moment où tu comprends que la vie est courte et qu’on ne sait pas à quel moment elle finit. Si on partait demain, est-ce qu’on aurait l’impression d’avoir réalisé tout ce qu’on voulait? Moi, c’est ce qui m’a amenée à voir la vie autrement. Je me pose souvent la question. Qu’est-ce que j’aurais envie de réaliser si j’apprenais qu’il ne me restait plus beaucoup de temps à vivre? J’essaie le plus possible de mettre en branle la réponse que je donne à cette question. Pas que je suis malade, mais bien parce que je n’ai aucune idée à quel moment je vais partir même si je suis en santé.
On dirait que je parle comme si la maladie amenait systématiquement la mort. Loin de là! Mais elle amène le doute de la mort. C’est comme si on réalisait soudainement que la vie peut arrêter demain matin. Mais oui! Elle peut arrêter demain matin! Alors, qu’est-ce qu’on attend pour vivre réellement? Réaliser nos rêves un peu fous, prévoir des projets qu’on repousse toujours, profiter de chaque instant et changer nos perceptions. Je dis, changer nos perceptions, car je me rends compte qu’on a souvent tendance à relever ce qui ne fonctionne pas. On cherche la petite bibitte noire. Le film était bon, mais un des 22 acteurs n’était pas crédible. Le repas était savoureux, mais la serveuse n’est pas revenue me porter du pain. La soirée était agréable, mais telle personne parle toujours trop. Pourquoi, on fait ça? Je ne dis pas de ne jamais se plaindre, mais peut-on le faire sur des choses importantes? Peut-on apprécier les moments plutôt que de chercher LE problème à une situation?
J’ai écouté la série Nouvelle Adresse quand elle jouait à la télé. Je m’étais jurée de ne pas l’écouter, car le cancer : beurk! Mais je me suis fait prendre. Oui, j’ai pleuré. Je n’ai jamais autant pleuré en écoutant une série télé. Mais ça m’a permis d’humaniser tout ça. On peut voir l’impact sur les gens autour et sur la personne elle-même. Il y a quelque chose qui change. C’est triste à souhait, mais c’est beau de voir quelqu’un vivre sans lendemain. Pourquoi, on ne se permet pas de le faire? Pourquoi attendre d’être malade?
Je vois beaucoup ces temps-ci des jeunes femmes qui sont décédées du cancer ou qui sont rendues à un stade incurable. Ça me rend triste et ça m’indigne. Pourquoi des personnes aussi jeunes? Avec des familles? Avec encore pleins de projets à réaliser? Il y a un aspect tellement injuste et incontrôlable à tout ça. La maladie n’échappe personne. Aucune discrimination. Et, je pense que c’est ce qui me fait le plus peur. On a aucun contrôle. On ne peut rien faire pour l’éviter. La seule chose qu’on peut faire est de vivre à 100 miles à l’heure. Comme ça, si un jour, la maladie nous attrape et ne nous lâche plus, on saura qu’on a vécu une vie à notre image qui valait la peine.
Je me rends de plus en plus compte que je n’ai pas peur de la mort, mais que j’ai peur en maudit que la vie s’arrête.
Qu’est-ce que tu penses? As-tu conscience que la vie peut se terminer demain? Vis-tu à fond la vie que tu désires?
Difficile de me décrire en peu de mots… Un brin de folie, une parcelle de joie de vivre, une curiosité démesurée et une volonté d’aider pourraient me décrire rapidement. Bachelière en travail social, j’ai eu envie de sortir des sentiers battus et de créer mon propre chemin. C’est ainsi qu’est né Leader du bonheur, un blogue qui met de l’avant notre possibilité comme femme de nous réaliser et de créer notre petit bonheur. J’y travaille tous les jours et j’ai le goût qu’on vive tout ça ensemble via le blogue et la page Facebook. Sur ce site, tu retrouveras une grosse partie de moi : de la folie, une volonté de se donner la force de réussir, une curiosité de découvrir (découverte de soi, mais également découverte d’une multitude d’activités!!) et du partage en masse! Participe et amuse-toi!
Annick Beauchemin ♥